LE MOT DU PRESIDENT
La question du développement de l’Afrique se pose plus que jamais avec acuité au moment où l’on entame la deuxième décennie du troisième millénaire. À ce stade de la marche historique de l’humanité, notre continent continue comme par le passé de pointer à la dernière place des peuples. Il demeure toujours le terrain d’expression par excellence des guerres civiles (désormais compliquées par le djihadisme), des violences politiques, des épidémies avec la résurgence du virus d’Ebola, des famines, de l’analphabétisme, etc.
Certes depuis quelques années maintenant, les institutions internationales, notamment le FMI, annoncent une situation en constante amélioration en Afrique avec un taux de
croissance global au-dessus de 5%. C’est un bel indicateur. Mais notre joie en est-elle pour autant parfaite ?
Ce taux de croissance économique élevé a beau donner du baume au moral, il reste que
dans la pratique, il ne se traduit toujours pas en un essor économique et social pour les
populations : le niveau de vie toujours dérisoire et la pauvreté omniprésence demeurent encore la chose la mieux partagée dans la quasi-totalité des pays africains. La croissance ne reste appréciable qu’au niveau macroéconomique, quand les sempiternels maux qui ont toujours fait la mauvaise réputation de l’Afrique demeurent ! La terrible épidémie du virus d’Ebola qui frappe plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine qui sont incapables de la vaincre, nous a brutalement rappelé toute la précarité de la situation globale de notre continent!
Cette triste réalité, qu’étaient en train de nous voiler tous ces discours et projections sur la croissance économique, doit aujourd’hui plus qu’hier décider chaque Africain à une prise de conscience autour de la question du développement de nos pays : chacun de nous, en tant qu’individu, doit se l’approprier et non plus la laisser aux seules mains de nos décideurs politiques.
Félix Houphouët-Boigny, père fondateur et grand bâtisseur de la Côte d’Ivoire
moderne, lançait cette mémorable exhortation aux filles et fils de ce pays quant à leur devoir suprême d’œuvrer à son développement multiforme : « Il est temps, grand temps que chaque ivoirienne et Ivoirien s’interroge : ‘’ai-je fait, bien fait pour mon pays ce que je dois ?’’ » .
Cette exhortation, au regard du retard qu’accusent nos pays sur l’échelle du développement, interroge de façon prégnante toute l’Afrique. Au moment où, sous l’impulsion de nos dirigeants politiques, nos peuples sont engagés dans la marche vers l’émergence de nos pays, c’est le lieu pour chaque Africain de s’interroger sur sa contribution effective et sa contribution possible à l’indispensable effort commun dans cette phase cruciale de notre marche historique.
Heureusement, certains d’entre nous, braves, fiers et dignes filles et fils de l’Afrique, par leurs visions et leurs œuvres quotidiennes dans les domaines des sciences, des technologies, de l’économie, de l’administration publique, de l’éducation, de la culture, des sports, des œuvres sociales, de la recherche de la paix et de la promotion de la cohésion sociale, etc.
nous montrent grandement la voie à suivre. Par leur ardeur au travail, leur créativité, leur esprit d’entreprise, leur don de soi, etc. ils impactent si puissamment nos sociétés dans le sens positif et noble, qu’à eux seuls, ils constituent de puissants moteurs de progrès pour nos pays.
« Et si chaque Africain, interrogeons-nous alors, se sacrifiait à bâtir une œuvre
semblable aux leurs ?» Nous aurions alors trouvé-là la clé du développement de l’Afrique !
Parce que mises ensemble les unes et les autres, ces œuvres impacteraient encore plus
puissamment nos pays et boosteraient notablement leur progression sur l’échelle du
développement.
C’est pourquoi, la Fondation 225 a fait de l’une de ses missions principales la promotion des œuvres de ces femmes et de ces hommes comme des modèles d’action de développement.
Pour que chaque Africain se les approprie et que l’émulation ainsi créée, multiplie ces
initiatives à l’échelle de chaque pays et, in extenso, de l’ensemble du continent africain.
Pour mieux mettre sous les feux de rampe cette promotion des actions de développement, la Fondation 225 s’est allié au Groupe Safam Com International basé à Abidjan,le ciiectif des journalistes pour la paix et le maintien de la democratie et d’autres structures poursuivant le même but d’une Afrique qui s’envole vers le développement par l’implication première des Africains eux-mêmes, pour créer LE PRIX AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ( PADEV).
C’est à cette distinction, créée en 2006, et dont la première édition a eu lieu en 2007 à
l’Hôtel du 2-Février à Lomé au Togo, que nous consacrons ce site Internet.
Que les œuvres de ces femmes et de ces hommes, par leur qualité, permettent à leurs pays respectifs de faire un pas significatif en avant sur la voie du développement et en inspirent surtout de très nombreuses autres !
Bien à vous, sœurs et frères Africains.
M. KOFFI KOUADIO
Président exécutif de la
Fondation 225